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« À Grenoble, une fac au jardin ouverte sur le monde »

Caroline Pelé   |  On en parle  |  Publié le 01/10/2024

Et si on sortait des salles de cours pour apprendre in situ l’ethnobotanique et les usages thérapeutiques des plantes ? Au cœur de la faculté de pharmacie de Grenoble, l’espace botanique permet de former les étudiants, y compris les professionnels en formation continue, aux flores médicinales. La création récente d’un jardin kampo, incarnant la médecine traditionnelle japonaise, est aussi l’occasion de s’ouvrir à d’autres approches du soin.

Un jardin médicinal planté au beau milieu des facultés de médecine et de pharmacie, voilà déjà un panorama peu académique. Et lorsqu’en plus, ce jardin est baptisé Dominique Villars, médecin botaniste du XVIIIe siècle, on comprend qu’il règne à l’Université Grenoble Alpes un état d’esprit particulier. Au lieu de séparer les champs de la médecine, de la pharmacie et des thérapeutiques naturelles, on prône ici une approche plus intégrative où les étudiants apprennent les principes actifs des molécules chimiques comme les propriétés des plantes. « Transmettre aux étudiants les connaissances sur les plantes à usage thérapeutique est l’objectif initial du jardin Dominique Villars », assume Michel Sève, doyen de la faculté de pharmacie, précisant que ce savoir est aussi dispensé et adapté au grand public, y compris aux soignants et patients de l’hôpital voisin.

Outil pédagogique à ciel ouvert, ce jardin de 7 500 m2 abrite plus de 500 variétés botaniques, principalement médicinales. Il a d’abord accueilli des plantes de la pharmacopée française, dont celles du Dauphiné comme le génépi, l’armoise, l’achillée-millefeuille, l’absinthe, avant d’élargir récemment la collection en créant une section japonaise. Manon Paul-Traversaz, attachée d’enseignement et de recherche de la faculté de pharmacie, qui écrit une thèse sur les remèdes de cicatrisation cutanés utilisés dans le kampo, la médecine traditionnelle japonaise, en est l’instigatrice. Grâce à un partenariat avec l’université de Yokohama, elle a pu planter une centaine de variétés médicinales telles que la rhubarbe palmée, la réglisse de l’Oural ou les pivoines : « On a voulu mettre en lumière les plantes du kampo en réalisant un jardin à la fois médicinal, attractif et paysager avec lanterne, jardin sec et pièces d’eau, typiques de l’esthétique japonaise. »

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